Café de la recherche autour de Yannick Maufroid

Présenté par Sciencescope

L’écriture onirique dans la littérature japonaise moderne et le cas de Pays de neige (Kawabata Yasunari)

Le rêve offre matière à représentation à la littérature depuis les origines de celle-ci. Cependant, la notion d’« écriture onirique », souvent invoquée pour qualifier des œuvres qui dégagent plus ou moins distinctement les propriétés ou la sensation d’un rêve, apparaît comme beaucoup plus large qu’une simple intention mimétique. Elle renvoie à des procédés poétiques complexes dont regorge la littérature moderne, et plus particulièrement le roman. Ces procédés sont d’autant plus difficiles à saisir qu’ils tendent à restituer non seulement le rêve mais l’inconscience d’être dans un rêve, et donc la croyance de faire face à la réalité. Comme le dit Roger Caillois (L’incertitude qui vient des rêves, 1956), dans l’écriture onirique, « il faut que le lecteur sache qu’il s’agisse d’un rêve, mais ce ne doit jamais être aux dépens de l’impression de réalité (…) qui seule peut lui en restituer l’atmosphère ».

Nous essaierons ainsi, à partir d’un tour d’horizon des approches scientifiques, culturelles et littéraires du rêve, de proposer un modèle des usages poétiques de l’onirisme en littérature dans le contexte de la littérature moderne et contemporaine japonaise. Puis, dans cette optique, nous étudierons le cas du célèbre roman de Kawabata Yasunari, Pays de neige (1947), œuvre dont le caractère « onirique » a souvent été souligné.

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